Morue aux braises de chêne vert

Bacalao a las ascuas de madera de encina
Etxebarri
Cuoco: Víctor Arguinzóniz
Nazionalita: España
Localita: 48291 Atxondo (Vizcaya)
Indirizzo: Plaza San Juan, 1
(+34) 946583042

Historiquement parlant, dans la cuisine basque, la morue a toujours été préparée en sauce (pil-pil, à la basque, à la Club Ranero, à la sauce verte, etc.) ou sous d’autres formes (en omelette, en illustration de la soupe au pain et à l’ail de la zurrukutuna, en farce des poivrons, frite avec des poivrons verts, etc.) mais, curieusement, jamais sur le gril, alors qu’il s’agit d’un produit qui a toujours été très présent dans les débits de cidre et de txakolis (vin basque). Au cours des dernières années, ce mode de cuisson s’est finalement imposé dans les meilleurs grills du pays basque en raison de différents facteurs : d’une part cette lacune n’avait pas de raison d’être et d’autre part, il s’agit de l’un des meilleurs poissons, dont la présence est par ailleurs garantie en permanence sur le marché.

Celui qui a le mieux développé sa cuisson sur le gril est sans aucun doute l’homme qui a révolutionné la galaxie de la grillade : Víctor Arguinzoniz. Par norme, il achète toujours la meilleure qualité, qu’il traite avec une grande dextérité. Il utilise les filets de pièces énormes, de plus de 10 kilos. Chaque morceau, légèrement lubrifié à l’huile d’olive, est placé avec la peau face au feu, à plat, sur une turbotière plate que l’on dépose sur le treillis du gril, également plat, à environ 10 centimètres des braises ; des braises de chêne vert qui devront déjà être assez consommées afin de ne pas agresser le poisson, qui devra se faire très lentement. On le laissera du côté de la peau pendant 8 minutes, le temps qu’il épanche quelques gouttes des jus intérieurs et de l’huile, qui aviveront la flamme et favoriseront ainsi l’émanation d’une fumée qui donnera une légère touche d’imprégnation au poisson. Au bout des 8 minutes, on retourne le filet, le côté dépourvu de peau face aux braises, toujours à une distance d’environ 10 centimètres, pendant 2 minutes. Ensuite, on retire le filet, on le met sur assiette avec la peau vers le bas et on l’encercle d’un trait décoratif de pil-pil, au pinceau.

Impossible d’obtenir un ton plus blanc, un poisson aussi chatoyant. Au contact avec la fourchette et le couteau, le filet se sépare en lamelles, entières, regorgeant de jus, d’une saveur claire et exquise de morue fraîche aux parfums rustiques qui viennent renforcer son charme.



La Ricetta





Vesuvio de rigatoni

Vesuvio de Rigatoni
Don Alfonso 1890
Cuoco: Alfonso y Ernesto Iaccarino
Nazionalita: Italia
Localita: 80064 Sant’Agata sui due Golfi (Nápoles)
Indirizzo: Corso Sant’Agata,11
(+39) 0818780026

Ce plat de la famille Iaccarino, l’un des plus prestigieux étendards de ce restaurant légendaire, est en parfaite symbiose avec les produits et les goûts italiens. Il s’agit d’une recréation d’une recette historique qui conserve toutes les essences du passé, adaptées aux valeurs actuelles. Même l’esthétique, d’un niveau académique, est digne d’éloges : elle est inspirée du paysage de la Campania, du charismatique Vésuve. Les pâtes, cuites selon une technique magistrale, conservent leur identité gustative et tactile, imprégnées des assaisonnements dans une mesure juste et précise. Parmi ces derniers figure la sauce tomate, un ragoût génial, succulent, intensément avivé par une infinité d’ingrédients. D’autres éléments typiques contribuent aussi à la magie de son exquisité : sauces au mozzarella et au basilic, feuilles de ce dernier et boulettes de viande de porc au sein de la timbale. Une succession harmonieuse et éminente de saveurs familières qui font partie de l’univers des pâtes, mondialement reconnues. Il est difficile, pour ne pas dire impossible, d’exprimer le patrimoine culturel traditionnel populaire avec autant de vitalité.



La Ricetta



Ingrédients

  • 260 g de rigatoni
  • 50 g de petits pois
  • 250 g de mozzarella
  • 60 g de viande de porc hachée
  • 30 g de mie de pain
  • 6 cl de lait
  • 50 feuilles de basilic
  • 5 cl d’huile d’olive vierge extra
  • 15 g d’oignon
  • 300 g de ragoût de tomate (*)
  • 2 oeufs
  • 10 g d’ail
  • poivre
  • sel

Élaboration



Lard avec lait d’amandes

Lard avec lait d’amandes
Fagollaga
Cuoco: Isaac Salaberria
Nazionalita: España
Localita: 20120 Hernani (Guipúzcoa)
Indirizzo: Ctra. de Goizueta
(+34) 943550031

Nous n’avions pas encore récompensé ce grand plat d’Isaac Salaberria. La rectification étant une preuve de sagesse, nous ne manquons pas de le faire maintenant. La raison de cette reconnaissance obligée ? Ce mets accapare les plus grandes éloges des spécialistes depuis un certain temps et est devenu le plat le plus sollicité par la clientèle du restaurant.

Le lard ibérique accompagné d’un petit verre de lait aux amandes constitue un témoignage évident et catégorique du style de ce jeune chef perspicace qui, comme nous l’avons toujours dit, est l’un des trois ou quatre chefs à avoir le mieux développé cet ingrédient en territoire espagnol. Il dépasse tous les assemblages créés jusqu’à présent sur le plan de son essence : un ingrédient principal et deux sauces. Il répond pleinement à l’utilisation de bouillons, consommés, infusions … qui définissent l’œuvre de l’artiste. Le recours à la cuisson à basse température est commun à de nombreuses autres recettes, telles que les coquilles Saint-Jacques sur infusion de champignons de saison et crème à l’huile d’olive, le chinchard avec jus de pastèque et tomate accompagné de tapioca décoré aux fleurs d’ail, la morue confite avec oreille de porc et riz Bomba, entre autres. Ici, les morceaux de lard ibérique, d’environ 3 kilos, sont plongés dans un court bouillon de légumes (oignon, carotte, ail, poivre et sel) que l’on maintient à une température stable de 80 degrés pendant 9 heures. Lors de la commande, on le découpe et on le marque sur le gril. Ce délicieux morceau, d’une texture principalement fondante, avec quelques parties charnues dues au maigre, est nappé d’une essence de porc parfumée à l’huile d’eucalyptus, servie séparément dans un petit verre magique aux amandes que le convive doit savourer par petites gorgées, en alternance avec la graisse du cochon.



La Ricetta



Ingrédients
 

Lard :

  • Jus de porc avec ciboulette et persil
  • Huile aromatisée à l’eucalyptus
  • Sel iodé
  • Aulx
  • Thym
  • Sucre
  • Huile d’olive

Crème aux amandes :

  • ¼ l de lait
  • ¼ l de crème fraîche
  • 200 g d’amandes en lamelles
  • Sucre
  • Amaretto
  • Concentré d’amandes


Huîtres aux raisins

Huîtres aux raisins
Akelarre
Cuoco: Pedro Subijana
Nazionalita: España
Localita: 20008 San Sebastián (Guipúzcoa)
Indirizzo: B. Igueldo. Paseo Padre Orcolaga, 56
(+34) 943311209

Depuis l’an 2000, Pedro Subijana jouit d’une période de douce inspiration qui lui a permis d’obtenir une kyrielle de Plats de l’année : œuf avec caviar sur purée de chou-fleur et beurre de ciboulette ; agneau rôti servi désossé avec nuage de pommes de terre et salade gélatineuse al dente ; encornet mariné avec soupe à l’oignon au parmesan et riz Venere avec seiche et oseille.

Dernier témoignage de cette soif de surpassement : les huîtres aux raisins, une trilogie géniale qui propose des visions galactiques basées sur le mollusque et le fruit. Sur une même assiette, une huître est présentée sur un granité acidulé au vin blanc en forme de médaillon, une autre sur de la salade aux côtés de demi-fruits pelés et épépinés, et une troisième flottant sur une soupe chaude de moût. Le tout, impliquant un jeu d’espaces et de températures, s’articule magnifiquement en trois points qui évoquent un triangle équilatéral et offrent trois sensations (glacée, ambiante et chaude), lesquelles confirment que les huîtres s’adaptent très bien à différents degrés. Cette garniture ou sauce apparaît toujours intégrée au fruit de mer, formant une dualité d’ingrédients principaux d’une complexité gustative et tactile impressionnante. Des textures très diverses et des saveurs multicolores au sein d’une même identité, qui proposent des nuances aigre-douces absolument délicieuses, amusantes et difficiles à comprendre car exaltant des sensations méconnues et compliquées à assumer qui requièrent une grande ouverture d’esprit de la part du convive et un palais capable d’évaluer des éléments totalement nouveaux.



La Ricetta



Ingrédients

Huîtres (3 par personne)



Extrait de lièvre avec mélasse de melon, petits oignons et cristal d’ail

Extracto de liebre con melaza de melón, cebolletas y cristal de ajo
Las Rejas
Cuoco: Manolo de la Osa
Nazionalita: España
Localita: 16660 Las Pedroñeras
Indirizzo: Borreros, 49
(+34) 967161089

Le génie et la perfection dont Manolo de la Osa a fait preuve en 2004 seront probablement traités de manière injuste dans cette section. Bien qu’il n’y ait pas de plat qui sortent clairement du lot, il y en a cinq ou six qui méritent la plus grande distinction. Les coques et œufs de truite avec crème de chou-fleur enrichie aux oursins et imprégnée de fragrances anisées nous proposent une sauce 10/10 au beau milieu d’une mer de sensations. Le fromage de chèvre avec soupe de tomate verte au basilic, à la menthe et au thym limonier joue magiquement avec le bouillon le plus liquéfié, rafraîchissant et aromatique que l’on puisse imaginer. La gamba crue avec émulsion de miel et huile d’olive, saindoux de la Manche et sorbet au thym, romarin et marjolaine dépasse la complexité appréciable par l’homme, aussi gastronome soit-il. Le fromage Torta de La Serena aux petits poireaux anisés, caviar, ananas et pousses d’asperges offre un arc-en-ciel palatal tout à fait exquis. Le museau de porc ibérique avec réglisse et poudre de sarriette est un témoignage supplémentaire qui justifie le positionnement du chef de la Manche au sommet des mets aromatiques mondiaux. De la liste infinie de délices, nous ne manquerons pas de signaler l’extrait de lièvre avec confiture au melon et oignon aux touches de fèves de cacao et de poivre, le premiers parmi les premiers.

Oui, il s’agit effectivement d’un extrait, c.-à-d. d’une essence de lièvre avec une claire saveur de gibier, sauvage comme l’animal, avec des arômes d’herbes champêtres, des odeurs rustiques de sarments et de fumée, et la consistance d’un caillé. C’est un pâté du XXIème siècle ou, pour le dire sous une autre forme, une gorgée pleine de lièvre à texture de lait caillé crémeux, décorée de fèves de cacao, dés de melon, pignons, cristaux d’ail, mélasse de melon… une inénarrable orgie de nuances aux caractères magiquement contrastés.



La Ricetta



Ingrédients

POUR L’ESSENCE DE LIÈVRE

  • 500 cl de lait de brebis
  • Sauge
  • Thym frais
  • 350 g de lièvre frais
  • 1 oignon
  • 6 échalotes hachées
  • Bâtons de sarment grillé
  • Porto
  • Sel fumé
  • 1 gousse d’ail coupée

GARNITURE

  • Graines de cacao
  • Dés de melon sucré
  • Pignons
  • Réduction de jus de lièvre
  • Caramel d’ail

POUR LA MÉLASSE

  • 4 petits oignons
  • 150 g de melon
  • Sel
  • 80 g de glucose
  • 20 cl d’huile d’olive
  • Safran

Élaboration

Pour l’essence de lièvre, réserver le sang du lièvre, désosser et placer la viande dans un récipient. Ajouter ensuite la sauge, le thym frais en fleur, l’oignon, l’échalote, les bâtons de sarment, le porto, le sel fumé, une gousse d’ail, puis le lait de brebis.
Laisser macérer pendant 24 h. Emballer le lièvre et le sang préalablement retiré sous-vide, puis introduire au Roner pendant 12 h à 50º C.
Passer ensuite cette infusion, puis mélanger au mixeur afin d’obtenir une texture homogène et oxygénée sans dépasser les 10º C pour faciliter la prise et le dressage.

On garnira le caillé à l’aide de petits morceaux de cristal d’ail, de graines de cacao, de dés de melon (de la partie la plus sucrée), de pignons et de la réduction de jus de lièvre, qui rehausseront le goût du caillé de gibier.

Pour la mélasse, rissoler d’abord les petits oignons avec de l’huile d’olive et du sel. Pendant ce temps, poêler les dés de melon avec le glucose et le safran, puis ajouter les petits oignons. Cuire pendant une heure avant de triturer.
Passer le mélange, puis réduire jusqu’à obtention de la mélasse.



Huîtres tièdes avec gélatine de pomme verte

Huîtres tièdes avec gélatine de pomme verte
Zuberoa
Cuoco: Hilario Arbelaitz
Nazionalita: España
Localita: Oiartzun (Guipúzcoa)
Indirizzo: B. Iturriotz. Beheko Zoro Plaza, 1
(+34) 943491228

Les spécialités du Zuberoa sont multiples: le foie gras, le homard, le museau, la purée de pomme de terre -unique!- en tant que garniture de viandes et ... les huîtres. Ces dernières ont toujours été présentes sur sa carte, parfois sous différentes formes proposées en tant qu’alternatives complémentaires. Elles ont toujours fait l’objet de constructions sages, présentant leur crudité sous deux formes, froide ou tiède, préservant la naturalité et la texture du mollusque qui, à température plus élevée, voit son goût renforcé sans pour autant voir l’idiosyncrasie gustative ou tactile du produit pur altérée.
Les deux formules, axées sur une même philosophie, supposent une immense réussite et, surtout, la grande conviction de ce qui convient le mieux à ce délice. Cette recette, qui peut paraître simple, voire simpliste, permet de porter les huîtres à leur paroxysme, tant en raison de leur caractère immaculé que de l’enrichissement que suppose la tiédeur, le tout grandi par des petits détails qui marquent la différence et exaltent le produit avec une subtilité extrême.
Cette recette est cruciale pour deux raisons : le nombre réduit de ses composantes et ses nuances tout à fait géniales. La gélatine de pomme apporte cette touche de bonne humeur, un peu comme un nouveau ceviche, grâce aux accents doux et acides du fruit qui rehaussent le contraste et la fraîcheur avec émotion. Il s’agit de l’ancienne touche de citron abordée d’un point de vue intelligent, qui suggère sans masquer. D’autres détails, en plus de l’eau des huîtres, synonyme d’arôme, contribuent à cette griffe qui laisse s’exprimer le minimalisme dans toute sa splendeur.



La Ricetta



Ingrédients

  • 24 huîtres
  • 1 botte de persil
  • 1 oignon, 1 fenouil
  • fumet, eau d’huîtres
  • huile d’olive et vin blanc.

Élaboration

Pocher l’oignon et le fenouil, puis ajouter le vin blanc, suivi du jus d’huîtres. Après avoir bouilli, triturer et passer.

Placer le persil, le fumet et l’huile dans une marmite, puis laisser bouillir pendant une minute. Triturer, puis passer.



Lard croquant avec vinaigrette de cassoulet et son jus

Crispy pancetta with fabada vinaigrette and itx broth
Casa Marcial
Cuoco: Nacho Manzano
Nazionalita: España
Localita: 33549 Arriondas (Asturias)
Indirizzo: La Salgar, 10; a 4 kilómetros del centro urbano
(+34) 985840991

Nacho Manzano è uno dei cuochi spagnoli con maggiore capacità di esprimere un messaggio personale. Un’altra virtù che lo contraddistingue e che ha contribuito al suo prestigio: una dote innata di trasmettere sapori raffinati e armonici. Entrambe queste caratteristiche sono presenti in questa ricetta che, in un certo modo, è un omaggio alla favata. Piatto che ha coltivato con speciale accuratezza, nella formula tradizionale - 8,5/10 su Las Mejores Fabadas (Le Migliori Favate) – e in modo immaginativo, poiché a suo tempo la offrì in una fantastica insalata.
Sicuramente questa nuova creazione permette varie letture e non necessariamente attendibili. Dà l’impressione che s’ispiri alla favata, di cui ha delle fave, il brodo di verdura e la pancetta, anche se condivide protagonismo con i fagioli e la minestra.
Carne che prima si cuoce in acqua, quasi senza che bolla, in compagnia di verdure, ceci e diverse erbe aromatiche durante circa 4 ore. Quindi si lascia raffreddare nella stessa casseruola, si tira fuori e si taglia a pezzi equivalenti a una porzione, che nel momento di servire si friggono in olio ben caldo, in modo che rimanga croccante fuori e fondente per un 90% all’interno.

A sua volta, questa formula sembra ispirata all’escabeche o al gazpacho, o a entrambe. Poiché la salsa, il brodo dei fagioli, si condisce con olio d’oliva e aceto, per cui rimane come un purè di fave alla vinaigrette. La comparsa, assieme al pezzo di pancetta, ai fagioli e alla minestra delicatamente acidulata, di alcuni vegetali (anelli sfusi di cipolla, julienne di peperoni verdi, rotelline di carota e pomodoro tritato, tutto crudo, trasmettendo vivacità, naturalezza, consistenza e colore) ci ricorda l’audace aggiunta di una simbiosi tra escabeche e gazpacho. Ad ogni modo, colossale dimostrazione di culinaria d’autore con una forte idiosincrasia.



La Ricetta



LE LARD
Ingrédients

  • ½ kg de lard ibérique
  • 2 poireaux
  • 1 gousse d’ail
  • 3 carottes
  • gros sel en abondance
  • 150 g de pois chiches
  • 1 poignée de sauge fraîche

Élaboration



Pain au fromage avec muesli aux fruits et aux fruits secs

Pain au fromage avec muesli aux fruits et aux fruits secs
El Bulli
Cuoco: Ferran Adrià
Nazionalita: España
Localita: 17480 Roses (Girona)
Indirizzo: Cala Montjoi, a 7 km. del centro urbano
(+34) 972150457

L’œuvre de Ferran Adrià est tellement variée et volumineuse, que commencer à spéculer quant à la formule technologique la plus transcendante créée au cours de sa longue trajectoire d’inventeur d’impossibles reviendrait à vouloir connaître le sexe des anges. Serait-ce celle du caviar au melon, de la sphère à la mangue ou du spaghetti de deux mètres de l’an dernier, pour ne citer que trois exemples parmi le monde inépuisable de découvertes culinaires insolites ? Ceux-ci ont peut-être été supplantés par cette glace, que nous nous permettons de qualifier bien haut de meilleure glace de l’histoire, car elle a supposé un changement radical et imprévisible de consistance et de sensation thermique, à tel point qu’elle a engendré un nouveau type de glace.

Y a-t-il un progrès par rapport aux traits de génie d’Adrià de 2003 ? Il s’agit à nos yeux d’une question sans réponse, tout comme le fait de dire si la barre insurmontable de 2003 a été dépassée en 2004 ou non. Nous ne le savons pas. Ce dont nous sommes absolument convaincus, c’est qu’il ne cesse de développer son génie. Un génie que nous saluerons à l’aide d’un seul témoignage, sur demande de Ferran, mais que nous devrions honorer, en toute justice, par le biais de trois ou quatre Plats de l’année. Cette glace fait donc office d’œuvre magistrale.

Une glace éthérée comme une sorte d’air, d’une fragilité inconsistante, transmettant une pureté gustative de parmesan presque égale à celle du fromage, présentée sous forme de terrine irrévérencieusement industrielle et à une “température” fraîche plus que froide, nous offrant la manière la plus évanescente et tempérée d’aborder la glace aux mille saveurs et mille fruits, la casatta.

Comment l’élaborer ? En émulsionnant une présure de parmesan jusqu’à ce qu’elle soit transformée en air, que l’on congèle. On obtient ainsi une glace presque volatile, que l’on décore avec de minuscules motifs fruitiers.



La Ricetta



Sérum de parmesan
Ingrédients

  • 1 kg de parmigiano reggiano râpé
  • 900 g d’eau

Élaboration

Faire bouillir l’eau dans une marmite, puis ajouter le parmesan râpé.
Continuer de remuer jusqu’à l’obtention d’une pâte au parmesan élastique.
Retirer du feu et laisser infuser pendant une heure.
Passer à l’étamine, puis réserver au réfrigérateur.



Glace aux cèpes sur le gril

Glace aux cèpes sur le gril
El Celler de Can Roca
Cuoco: Joan Roca
Nazionalita: España
Localita: 17007 Girona
Indirizzo: Ctra. Taiala 40
(+34) 972222157

La capacité créative de Joan Roca ne cesse de nous surprendre. La trentaine de plats que nous avons goûtés en 2004 étaient la plupart d’un niveau magistral. Le plus éblouissant, de par son esthétique spectaculaire, sa folie mentale et son harmonie de contrastes de saveurs, est la glace aux cèpes sur le gril. Géniale, réellement géniale.

Il s’agit d’une glace salée aux champignons présentée recouverte d’une demi-cloche incolore de caramel (ressemblant à une boule soufflée), translucide à la vue et extrêmement croquante en bouche, renfermant des parfums imperceptibles à l’œil nu, mais enivrants au nez : un arôme surprenant de fumée d’olivier, subtilement disposé, avec une adresse qui attire l’attention du convive tout en renforçant les autres éléments, sans saturer l’odorat. De fines lamelles de champignons confits constituent la base de la glace et de la coupole de sucre, s’érigeant en une œuvre architecturale de cuisine insolite.

Cette formule est en train d’engendrer des petites sœurs, telles que la glace aux pignons sur braise à l’arôme d’ananas.

Cette recette permet à El Celler de Can Roca d’obtenir son sixième prix au Meilleur plat de l’année, après le Foie gras chaud aux litchis, pétales de roses et sorbet de Gewurztraminer ; le Velouté de crustacés, fenouil, tomate, oursins et caviar ; le Parfait de foie de pigeon avec genévrier, Bristol Cream, noisettes et orange ; le Trésor de Lancôme et les Langoustines à la fumée de curry avec pommes et tige de laitue. Une performance exclusivement égalée par Akelare et Las Rejas, et dépassée par Martín Berasategui et El Bulli.



La Ricetta



Le caramel
Ingrédients

  • 200 g de fondant
  • 125 g de sucre Isomalt
  • 125 g de glucose
  • 10 gouttes d’acide citrique dissout à 50%

Élaboration



Cristino Álvarez

Vitoria, donde empezó todo

Nadie duda de que hoy por hoy la cocina española goza de un bien ganado prestigio mundial, aunque a lo mejor más que de la cocina española en sí deberíamos hablar de cocineros españoles, que parece lo mismo pero no lo es. En estos tiempos de euforia es bueno recordar que las cosas no suceden porque sí, sino que, normalmente, tienen un principio, unos antecedentes, unas causas. Pues bien, antes de que llegase el reconocimiento mundial del trabajo de Ferran Adriá, a quien muchos consideran no ya el mejor cocinero del mundo, sino el mejor de la historia, pasaron en España un par de cosas sin las que nada de lo que hoy sucede sería como es. Una, en Madrid, a mediados de los años 70; otra, en Vitoria, en los 80 y 90. Lo de Madrid fue un encuentro auspiciado por la revista ‘Club de Gourmets’ de Paco López Canís, en el que algunos de los principales protagonistas de la nouvelle cuisine francesa explicaron la filosofía de ese movimiento, decisivo en la evolución de la cocina mundial, filosofía que recogió, en primer lugar, un grupo de cocineros vascos cuyas cabezas visibles fueron Juan Mari Arzak y Pedro Subijana. Ahí empezaron a cambiar las cosas, y la cocina -la alta cocina- española se abrió al mundo, descubrió nuevos horizontes. Lo de Vitoria fue... el espaldarazo definitivo, el despliegue. A mediados de los 80, un empresario de hostelería, Gonzalo Antón, y un crítico gastronómico, Rafael García Santos, se inventaron lo que, en principio, fue un Certamen de Alta Cocina, que después se convertiría en Congreso. Por Vitoria, durante catorce años, pasaron los mejores cocineros del mundo. No vinieron a dar ponencias, ni a desplegar videos de sus creaciones: vinieron a cocinar. Y los asistentes, entre ellos, y muy activos, los mejores cocineros españoles del momento y los que empezaban a surgir, pudieron comprobar las excelencias de la cocina de esos maestros de la mejor manera posible: probándola y debatiéndola. La relación de grandes figuras que pasaron por el ‘Zaldiaran’ vitoriano es apabullante. Michel Guérard, Alain Ducasse, Pierre Gagnaire, Michel Trama, Michel Bras, Joël Robuchon, Jacques Chibois, Firmin Arrambide y muchos otros. En Vitoria gozaron de las primeras mieles del éxito público españoles como Martín Berasategui, Carme Ruscalleda, el propio Ferran Adrià... Vitoria sirvió para que los cocineros españoles desterraran definitivamente sus complejos, si es que los tenían, ante los maestros franceses. Se convencieron de que sí, de que podían hacerlo tan bien como ellos. Y empezaron a hacerlo. Igual y, muchas veces, mejor. La cocina española del siglo XXI es impensable sin los certámenes y congresos de Vitoria, que dejaron de celebrarse a finales de los 90, entre otras cosas porque, la verdad, los grandes de fuera ya tenían poco que enseñar a los grandes de dentro. Quienes tuvimos la fortuna de estar aquellos años en Vitoria echábamos mucho de menos aquellas jornadas. Y este año, Antón y García Santos decidieron reabrir la experiencia, con un éxito arrollador. Fueron varios días de festines memorables, en los que, curiosamente, no participó ningún cocinero francés, sino uno holandés -Jonnie Boer, de ‘De Librije’, de Zwolle-, otro alemán -Joachim Wissler, del ‘Vendôme’ de Gladbach-, otro ruso -Anatoly Komm, del ‘Varvari’ de Moscú-, uno italiano -Carlo Cracco, del ‘Cracco’ milanés- y tres de los mejores españoles: Quique Dacosta, de ‘El Poblet’ de Denia; Dani García, del ‘Calima’ marbellí, y Martín Berasategui, del restaurante de Lasarte que lleva su nombre. Memorable, insisto. Magníficos almuerzos y cenas, que pusieron a prueba la resistencia de los asistentes. Echamos de menos, eso sí, algo consustancial a las ediciones anteriores: los debates que entonces seguían a cada festín, en los que los presentes opinaban, elogiaban y criticaban sin pelos en la lengua. Debates muy animados, que también enseñaban mucho. Este año, los comensales no tuvieron ganas de hablar después de comer. También se recuperó la entrega del ‘gorro de plata’, que recibió, naturalmente, Ferran Adrià, que no cocinó, pero ofreció una magnífica ponencia en la que habló con gratitud del pasado, con rotundidad del presente y con ilusión y optimismo del futuro. Ciertamente, quienes desde nuestra actividad hemos aportado nuestro granito -o nuestro camión- de arena al desarrollo de la gastronomía y la cocina españolas no podemos más que expresar nuestra gratitud y nuestro reconocimiento a esas personas que, con su trabajo y su entusiasmo, han hecho posible que hoy los cocineros españoles estén considerados en todas partes entre los mejores del mundo. Lo son, y están ahí por méritos propios, como lo están los grandísimos cocineros de otros países. Pero que nadie olvide que todo esto empezó en un debate en Madrid y se plasmó en unas inolvidables jornadas que hacían, año tras año, de Vitoria la capital gastronómica del mundo. Fue... otra transición, también admirable. Y ahí están los resultados.-

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