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Cafe Pushkin

Cafe Pushkin
Cafe Pushkin
Pays: Russie
Localité: Moscú
Adresse: Tsepckofi Fiyaenap 26-a
mapa
(+7)4957390033
Jours de fermeture: Toujours ouvert
Prix à la carte: 250/350 €


  • Hojaldres rellenos
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  • Anguila ahumada con diferentes verduras
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  • Ensaladilla rusa con cangrejo
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  • Sopa de oveja y col
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  • Plato de pollo
  • Plato de pollo
  • Crema helada con fresas
  • Crema helada con fresas

La gastronomie est le reflet de la société. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Les apparences et les mensonges dépassent la fiction et la réalité, la réalité et la fiction. Nous vivons dans un cirque farci de clowns qui font rire des millions de désinformés sans critères. Pour le prouver, il suffit de prendre ce restaurant. Celui-ci figure à la 80e place du guide écervelé élaboré chaque année par la revue britannique THE RESTAURANT. Quel toupet ! Celle-là même qui décide quels sont les 100 meilleurs restaurants du monde ! Celle-là même qui – Chapeau ! – est parvenue à faire entendre ses folies et ses intérêts obscurs sur les chaînes de télé, à la radio et dans les journaux. Où va donc la presse ?… Rappelons son comportement pervers et sa vocation pour la sensation dans le cadre de la « guerre des cuisiniers ».

Le Café Pushkin figure à la 80e place du ranking mondial des restaurants. Quelle farce ! Ses plats pourraient le situer parmi les 10 000e, les 100 000e, voire les millionièmes. Mais bon, c’est l’établissement le plus in de Moscou ; le point de rencontre des gens les plus puissants de la ville, de ceux qui doivent voir et être vus, être vus et voir. L’ambiance dépasse largement tout ce à quoi on peut s’attendre à Moscou : apparences, extravagance… Le décor n’en est pas moins majestueux : bois nobles et frais qui, bien que datant d’il y a un peu plus de 10 ans, donnent une impression de vie de palais. La nourriture ? Une nourriture de brasserie. De brasserie française dotée de saveurs russes.
Comme entrée, trois millefeuilles consistants farcis de manière un peu simplette : l’un avec des trompettes de la mort, l’autre avec du poulet, et le dernier avec de la viande. Puis, une anguille fumée de très bonne qualité, bien grasse et charnue, assortie d’une infinité de légumes, proposés à différents moments dans des proportions énormes, tantôt sous forme de choucroute, tantôt sous forme de pickles : chou, chou rouge, cornichons, concombres, tomates, olives, citron… et champignons congelés. La salade russe, on ne peut plus compacte et d’un goût indéfini, est décorée de somptueux bijoux : deux tranches de viande de canard fumé, une queue d’écrevisse et cinq billes de caviar. Le quatrième service est composé d’une soupe de mouton, chou, carottes, etc. rustique et étoffée ; franchement savoureuse, extrêmement savoureuse, même, et présentée comme celle que Paul Bocuse avait dédié à Valéry Giscard d´Estaing : pompeusement recouverte de pâte feuilletée afin de conserver toute l’intensité des arômes. Pour terminer, un plateau composé de plusieurs compartiments destinés à rendre hommage au poulet : pâtes farcies d’un haché du genre boulettes, la cuisse hachée avec du pain et reconstruite, un ragoût servi avec son jus et de la crème fraîche, des entrailles proposées avec des champignons, et des champignons à la crème en guise d’accompagnement. Enfin, comme desserts, des fraises dans leur jus et une pyramide de crème glacée, le tout enivré et flambé à table. Des rations toujours copieuses, pantagruéliques, servies à une vitesse vertigineuse. Un endroit à visiter avec le ventre creux et un appétit plutôt vorace.
En définitive, le moins intéressant, c’est ce qu’il y a dans l’assiette : une nourriture bonne, mais démodée, d’il y a quarante ans. On retiendra par contre l’endroit, l’ambiance, l’agitation, l’animation… et l’addition : 200€. Avec une coupe de champagne, un verre de vodka et un bourgogne, comptez 350€, voire davantage.
La 80e place mondiale pour The Restaurant. Rien qu’en regardant les photos, on remarquera que cette revue me ne manque pas de toupet. Un sacré culot.