La Sirena

Le point fort – et pas des moindres – de ce restaurant qui marche du tonnerre, toujours bondé de la crème de la société d’Alicante et de gourmets venus savourer l’endroit, a toujours été les fruits de mer et les riz. Gambas, langoustines, langoustes, pouces-pieds, murex, palourdes, huîtres, étrilles, araignées de mer… tous sont excellents. N’hésitez pas à admirer la somptueuse exposition située à l’entrée du restaurant ! Inutile de dire que La Sirena est l’une des meilleures maisons de fruits de mer espagnoles. Que dire du fameux riz a banda, un passage obligé, notamment parce qu’il s’agit du meilleur de la Communauté valencienne ? On soulignera la saveur immaculée de la céréale, d’un parfum de safran exultant, d’une texture irréprochable et de touches de petites gambas et de lotte qui confèrent toute sa magnanimité à la graminée sans en affecter le rôle principal.

La grande nouveauté, c’est que Mari Carmen Vélez a fini par décrocher son doctorat en haute cuisine moderne. Sa carte propose plus de plats créatifs que jamais, mieux structurés et d’une finition parfaite. Un style qui a pris de plus en plus d’ampleur, voire une place de choix tant sur le plan de l’offre que de la demande. Ses recettes reposent toujours sur des produits majestueux, soumis à des cuissons brèves et précises, riches en nuances et très visuelles. C’est le cas de l’huître glaciale : une pièce énorme qui préserve toute l’intégrité de son goût et qui propose une touche de fantaisie et de fraîcheur au travers d’un sirop subtilement mentholé. Les gambas marinées au fromage de lait d’amandes et œufs de truites fumés sont synonymes de concrétion, naturalité et nuances. La terrine de foie gras de canard avec caramel au chocolat, compote de pommes et chutney à la banane joue avec des tons gais, parfaitement équilibrés. Les langoustines rôties au jus de leurs coraux, germes végétaux et lait de coco font également mouche ; tout comme la sole en infusion d’huile de thym citron avec quartiers de tomate rôtie, topinambour et essence de potiron. La ventrêche de thon, géante, regorgeant de graisse, baignée dans un jus d’aïoli – sauce particulièrement élaborée en cette maison – s’avère sublime.
Et nous pourrions citer une infinité de plats jusqu’aux desserts, qui ont également pris du galon et gagné en exquisité, notamment la glace à la noisette sur biscuit au pain d’épices et la tarte aux pommes avec crème de fromage au calvados et gélatine de thé.