Bodegas Campos

Beaucoup plus qu’un restaurant, il s’agit d’un établissement magnifique regorgeant de charme dont l’architecture et l’ambiance, typiquement cordobaises, s’expriment dans toute leur splendeur. À tel point que, séduits par le cadre, plus de 250 convives viennent tous les jours y savourer des plats très ancrés dans la tradition et intelligemment mis à jour. Des mangeailles populaires qui, conservant toute leur idiosyncrasie, s’avèrent très raffinées et, surtout, très légères. C’est le cas d’un saupiquet qui laisse deviner la présence du pain, d’une onctuosité considérable, tout en proposant un goût éminent, en compagnie d’une copieuse garniture de jambon, œuf dur, petits radis et raisins. Cette parfaite synthèse entre l’héritage culturel et le renouvellement viable s’apprécie au sein du poisson frit, comme le colin, par exemple, croquant et extrêmement juteux, magistral, subtilement imprégné de l’assaisonnement au citron caractéristique. Les petits pavés de lotte ou d’adabèche du Cap et les petits anchois « victoriens », passés par des fritures digitales de dernière génération, dans de l’huile d’olive vierge extra, font preuve d’un traitement technique exquis. La salade meunière de morue et orange exprime des sentiments profondément enracinés dans la culture andalouse, en toute naturalité et précision. Les croquettes de pringá (viande, lard et chorizo du cocido, ragoût typique) servies avec des poivrons rôtis sont synonymes de technique épurée, tant pour la béchamel que pour le panage, et de saveur, conférée par la générosité des accompagnements. L’ajoblanco assorti de raisins, asperges vertes et grosses crevettes recèle des goûts familiers délicatement et harmonieusement contrastés. Aussi incroyablement juteux que les poissons frits, les filets de lotte sont présentés rôtis en compagnie d’une salade prédominée par la tomate concassée. Grande offre de jambon ibérique frais (tête, tripes, filet mignon, aile,…), proposé avec des sauces substantielles et des purées historiques (pomme de terre, coing, chou-fleur, etc.) toujours très bien exécutées. Bref, des plats ancestraux élaborés conformément aux goûts généraux, mais distingués et essentiellement rajeunis. Une tendance qui marque également les desserts, toujours gratifiants, parfois gourmands, qui ne manquent pas d’élégance. La « salade » joviale d’orange et huile d’olive constitue un préambule au lait froid proposé avec de la glace à la lime ainsi qu’au riz au lait, élaboré avec toute l’onctuosité et la générosité d’un riz asturien.
Ne manquez pas l’assortiment d’apéritifs, qui peut être savouré dans la Sacristie, après la visite des différentes « maisons » qui constituent ce macro-espace. Le bar propose également des tapas informelles ou ce genre d’amuses-bouches.